Un expatrié français sur deux n'a pas de couverture retraite

Paris, France, 18 janvier 2018

Pour sa sixième édition, le baromètre Humanis-Lepetitjournal.com sur la protection sociale des expatriés français se penche sur leur couverture retraite, la grande oubliée. Plus de la moitié des expatriés déclarent ne pas cotiser à un dispositif de retraite au-delà du régime obligatoire local.

La question de la cotisation retraite est d'autant plus importante qu’un nombre croissant des Français expatriés (63%) sont installés en dehors de l'Union Européenne et ne bénéficient pas des accords intracommunautaires.

On estime aujourd'hui le nombre de Français vivant à l’étranger entre 2 et 2,5 millions.

La couverture retraite est celle à laquelle les expatriés ne pensent pas : 53% déclarent ne disposer d'aucune couverture retraite au-delà du régime local obligatoire pour eux-mêmes ou leur conjoint et 6% ignorent même s’ils cotisent, selon le baromètre Humanis-Lepetitjournal.com[1]. Un chiffre inquiétant car l’accumulation des droits n’est pas automatique quand on quitte le territoire français.  

Or, même au sein des 28 pays de l'Union Européenne[2], les conditions de retraite peuvent être très différentes des conditions françaises. Dans tous les cas, la question doit être préparée puisqu’elle  expose les Français expatriés au moment de leur départ à la retraite à un niveau de pension moindre.

Seulement 40% des expatriés français déclarent cotiser pour leur future retraite. Et parmi ceux qui cotisent, ils sont de plus en plus en nombreux à cotiser à un système privé local  (65%). Seulement 40% choisit de cotiser à un système de retraite français : la retraite de base, la retraite complémentaire Agirc-Arrco ou un système privé, ou encore simultanément à plusieurs de ces dispositifs.

Les expatriés sont attachés au modèle français de protection sociale et de retraite

Les Français sont très attachés au système de protection sociale Français. Ils sont 75% à juger important de garder le lien avec celui-ci et près de la moitié (49%) déclare que la protection sociale "à la française" fait partie de ce qui leur manque le plus à l'étranger. D'ailleurs, plus d'un quart (26%) des expatriés interrogés dans le baromètre Humanis-Lepetitjournal.com affirment revenir en France pour cette raison.

Pour autant, les Français préparent de moins en moins leur protection sociale avant leur départ: ils sont 37% à partir à l'étranger sans se renseigner au préalable sur la couverture sociale du pays d’expatriation contre 30% un an auparavant.

Et quand ils se préoccupent de la retraite, c’est de plus en plus tardivement : 52% souscrivent plus de 3 mois après leur arrivée dans le pays contre 39% en 2015.

Un choix qui s'explique sans doute par la méconnaissance du fonctionnement du système de retraite français pour une large majorité (60%) qui estime (à 43%) que l'accès à l'information est trop complexe, selon l'enquête d'opinion de l'Agirc-Arrco d'octobre 2017[3]

L’effet du Brexit sur les expatriés français et sur leur retraite

Le Brexit suscite des inquiétudes parmi les Français expatriés car ils bénéficient aujourd’hui des droits liés aux accords européens.

Plus de la moitié des résidents français au Royaume-Uni interrogés exprime ainsi des craintes, dans le baromètre Humanis-Lepetitjournal.com, concernant le maintien de leurs droits relatifs à la retraite (54%) et à la couverture santé (55%).

Aujourd'hui, si l'on travaille au Royaume-Uni, les trimestres sont comptabilisés par le système de retraite français et l'on bénéficie en complément des droits Français à la retraite britannique sur cette période travaillée. Or la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, en principe prévue le 29 mars 2019, pourrait remettre en question ces conditions d'accès à une protection sociale "à la française" avec un impact sur les droits à la retraite : les périodes travaillées, chômées ou en arrêt de travail ne seraient plus comptabilisées pour les trimestres de retraite.

Par ailleurs, près de 30% des expatriés installés au Royaume-Uni déclarent ressentir une tension vis-à-vis des Britanniques, alors que l'ensemble des expatriés français dans le monde se dit majoritairement bien intégré aux habitants locaux.

Le Royaume-Uni reste, pour l'instant, la deuxième destination des Français expatriés après la Suisse. Leur nombre est estimé par le ministère des Affaires étrangères à 400.000, principalement à Londres et dans sa périphérie 2.

A savoir :

Le salon  S’Expatrier, Mode d’Emploi

aura lieu le mercredi 21 mars 2018

de 9H00 à 20H00 à la Cité Universitaire de Paris.

Accès libre et gratuit.

 

Pays invité : Le Canada.

13 conférences pour préparer son expatriation partout pour tous les porteurs d’un projet à l’international : entrepreneurs, salariés, conjoints, demandeurs d’emploi, étudiants, retraités...

Sept  partenaires organisateurs de S’Expatrier Mode d’Emploi : l’Assurance retraite (CNAV, Carsat…), la Caisse des Français à l’étranger (CFE), le groupe de protection sociale Humanis (retraite complémentaire, santé, prévoyance), le Centre de liaison européennes et internationales de Sécurité sociale (Cleiss), le service des impôts des particuliers non-résidents (Direction générale des finances publiques), le ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE), les Notaires de France.

Sept parternaires invités à S’Expatrier Mode d’Emploi   : l’Association pour l’emploi des Cadres (APEC),  le Centre National des retraités français de l’étranger (CNAREFE), Femmes Expat, la fédération internationale des accueils français et francophones à l’étranger (FIAFE), Pôle Emploi International, le régime social des indépendants (RSI), PVTistes.net.

À propos de la retraite complémentaire à l’international

Les caisses CRE et Ircafex sont les institutions de retraite complémentaire Arrco et Agirc d’Humanis désignées pour les expatriés. Ces deux institutions permettent aux expatriés qui cotisent de cumuler des points de retraite complémentaire dans les mêmes conditions qu’en France.

Le Pack Expat’CFE permet d’acquérir des droits dans le système de retraite français : retraite de base de la Sécurité sociale (Caisse des Français de l’Etranger) + retraite complémentaire Agirc-Arrco (CRE et Ircafex d’Humanis), quels que soient le pays d’expatriation et la nature du contrat de travail (français ou local).

CRE / Ircafex en quelques chiffres :

  • Dates de création 1948 et 1975
  • 132.000 cotisants
  • 730 Millions de cotisations

[1] Méthodologie : enquête réalisée en ligne du 14 novembre au 1er décembre 2017 auprès d'un échantillon de 1 461 Français résidant à l'étranger âgés de 18 ans et plus.
[2] Source : La communauté française inscrite au registre des Français établis hors de France, Ministère des affaires étrangères, chiffres 2017
[3] Source : Les enquêtes sur les opinions et les attentes des Français à l’égard de la retraite, Conseil d’orientation des retraites (COR), 20 décembre 2017